PurPas de mixité sociale dans cette ville du sud de la France où, selon un plan d'urbanisme mûrement réfléchi, l'organisation par strate de l'habitat permet aux populations des résidences de luxe ultra sécurisées de ne jamais côtoyer la racaille immigrée des cités dortoirs des banlieues. Entre chaque catégorie sociale, quelques rubans d'asphalte délimitent les territoires de chacun. Sauf que... la folie meurtrière, comme l'intégrisme religieux, n'est pas l'apanage d'une seule race.

Pur nous entraîne dans ces gates communities, à priori en Provence, dans ces localités où l'extrême-droite a progressivement gangrenée les institutions locales : administrations, police, municipalités. Qui provoque la violence ? Qui la manipule ?

Mais pas de leçon militante de la part d'Antoine CHAINAS. Uniquement un constat froid, détaché, presque objectif. Au lecteur de s'interroger sur la progressive déshumanisation de notre société, quelle soit à l'intérieur de ces nouveaux villages de riches ou à l'extérieur.

Notice de l'éditeur

«Cet endroit donne tout son sens à notre combat, Patrick. Les gens de l’extérieur pensent que nous nous barricadons par peur d'autrui, par étroitesse d’esprit. Mais nous ne sommes pas hermétiques, bien au contraire. Et ceux qui nous taxent de racisme ont tort aussi. Personne n’est plus ouvert sur le monde que nous. Qui voyez-vous ici ? Des Suisses, des Norvégiens, des Suédois, des Américains, des Anglais… Des banquiers internationaux, des gestionnaires de capital multinational, des artistes qui voyagent partout sur le globe, des ingénieurs membres d’équipes polyglottes. Expliquez-moi qui d’autre pourrait être mieux au fait de l’état de notre époque ? Dites-moi de quelle expérience peuvent se prévaloir ceux de dehors ? Quel sort funeste les attend dans ce chaos égalitaire, ce monstrueux fourre-tout qu’ils ont eux-mêmes engendré ? Ce domaine que vous voyez est peut-être un des derniers où les valeurs, les règlements ont force de loi. Ce ne sont pas les races ni les religions qui nous préoccupent, mais la misère. Voilà ce que nous voudrions éradiquer. On pourrait considérer qu’en un sens, nous sommes les ultimes philanthropes.»