les AnonymesDifficile de classer ce roman policier. Thriller ? Enquête policière classique ? Énigme ? Psychologie ? Histoire ? Espionnage ? Un peu tout à la fois. Cette multitude de genres réunis dans ce volumineux ouvrage en fait sa force et sa faiblesse.

Force avec la densité des personnages, notamment l'inspecteur Miller et son opposé - alter ego John Robey, avec les petits cailloux disséminés tout au long de l'enquête qui ravivent chez le lecteur ses instincts d'enquêteur amateur. Faiblesse avec son irruption dans le monde de l'espionnage et des manœuvres géopolitiques associées. Si le fond est justifié, la forme pèse et l'écriture parfois inutilement insistante dans la dénonciation du rôle et des pratiques de la CIA lasse.

L'équilibre des Anonymes n'est de ce fait pas constant au fil des pages. Malgré quelques longueurs et quelques réserves, le roman reste attachant - dans tous les sens du terme - et se lit sans problème jusqu'à la dernière page.

Notice de l'éditeur

Washington. Quatre meurtres. Quatre modes opératoires identiques. Tout laisse à penser qu’un serial killer est à l’œuvre. Enquête presque classique pour l’inspecteur Miller. Jusqu’au moment où il découvre qu’une des victimes vivait sous une fausse identité, fabriquée de toutes pièces. Qui était-elle réellement? Ce qui semblait être une banale enquête de police prend alors une ampleur toute différente, et va conduire Miller jusqu’aux secrets les mieux gardés du gouvernement américain.

Une fois encore, R. J. Ellory pousse à nouveau le thriller dans ses retranchements et lui donne une nouvelle dimension, loin de tous les stéréotypes du genre. Entre Robert Littell et James Ellroy, sur un arrière-plan historique qu’il serait criminel de divulguer ici, il mène une intrigue magistrale, jusqu’au cœur du système politique américain. Alliant un sens de la polémique à une tension digne des polars les plus captivants, l'auteur, servi par une écriture remarquable, invente le thriller du siècle nouveau.