La muraille de lave

La muraille de laveL'enquête est confiée cette fois-ci au collègue d'Erlendur, Sigurdur Oli. Ce changement de personnage principal a quelques conséquences, dont la plus fâcheuse est de supprimer toute empathie possible du lecteur pour cet inspecteur. Irascible, provoquant, colérique, Sigurdur fait le vide autour de lui et il faut avouer que parfois la tentation de faire comme sa femme, aller voir ailleurs, est grande. Il y a pourtant matière à s'accrocher. Dans les années 2000, les rois de la finance n'ont pas oublié l'Islande, cette île isolée, et la spéculation, les taux d'endettement et le niveau de la richesse virtuelle ont explosés.

C'est avec cette toile de fond que se déroule La muraille de lave, la svortuloft en islandais, qui désigne aussi bien la banque centrale qu'une falaise inhospitalière où il est déconseillé de s'approcher. Tout est donc là pour se dire voici un bon polar. Mais Arnaldur INDRIDASON entre un peu trop de maux dans son livre : pédophilie, misère sociale, chômage, meurtre, drogue, chantage et parties fines ! Sans oublier un soupçon de petite délinquance du voisinage. Si on y ajoute les relations complexes entre Sigurdur Oli et ses congénères, plus la délinquance financière, le surpoids est atteint.

La crise financière de 2008 n'a pas épargné l'Islande. Les banques ont fait faillite et ont été nationalisées. La bulle a éclatée. Heureusement les autres romans d'Arnaldur INDRIDASON ont évacués aussi leur trop plein, à l'exemple du sobre et puissant Betty. Une muraille de lave à passer, sans regret.

Notice de l'éditeur :

muraille-de-lave-voLa Muraille de lave à laquelle fait allusion le titre est une falaise de basalte au pied de laquelle un tourbillon violent engloutit toutes les embarcations qui s’approchent. C’est aussi le surnom qui a été donné au siège social d’une grande banque, à l’architecture sombre et aux pratiques discutables. Le commissaire Erlendur est parti en vacances sur les lieux de son enfance et il a disparu, mais son équipe continue à travailler. Tandis que Elinborg, la fine cuisinière, s’occupe d’une affaire de viol (La Rivière noire), Sigurdur Oli, le moderne formé aux États-Unis, reconnaît par hasard dans la rue l’un des témoins de l’affaire de pédophilie en partie résolue dans La Voix. Ce même jour, un ami lui demande d’aider un couple de cadres qui, pratiquant l’échangisme, fait l’objet d’un chantage. Troublé par ses problèmes de nouveau divorcé, Sigurdur Oli va cependant aller jusqu’au bout d’une histoire qui lui révèle la cupidité qui s’est emparée de la société islandaise avec l’expansion mondiale des modèles financiers.