Prendre les loups pour des chiens

Prendre les loups pour des chiensIl n'y a pas que dans les contrées éloignées du Midwest américain que se trouvent des hameaux perdus, des fermes déglinguées et des caravanes qui ont perdu leur mobilité depuis longtemps. Il n'y a pas que dans les romans noirs US que vivent dans ces hameaux ceux que l'on nomment un peu vite la lie de la société : anciens taulards, drogués et trafiquants à la petite semaine. Ils en existent aussi en France, aussi bien à la ville qu'à la campagne, et plus précisément ici dans la région bordelaise, pourtant peu réputée pour sa pauvreté.

Prendre des loups pour des chiens suit l'itinéraire de Franck, fraîchement sorti de sa cellule, coupable d'un braquage. Ses seuls désirs : se réinsérer, retrouver une vie normale et embrasser son frère, son complice jamais dénoncé. Mais dès ses premiers pas d'homme libre, on devine très vite qu'il est très mal parti pour atteindre ces objectifs.

De règlements de comptes en vendettas, en passant par quelques scènes chaudes contrebalancées par quelques scènes de tendresse, les amateurs de romans noirs ne seront pas déçus. Les ingrédients sont là. L'écriture d'Hervé le CORRE porte bien le suspense et donne l'envie d'en savoir toujours plus, d'avancer  vers le dénouement, quitte à sauter quelques passages. On ne peut que regretter la fin, abrupte et un peu larmoyante, qui laisse un goût d'imperfection. Elle contraste et c'est dommageable avec le corps du roman au réalisme bien trempé.

Le titre "Prendre des loups pour des chiens" est tiré de la chanson de Léo Ferré, elle-même tirée du poème d'Aragon "Bierstube Magie allemande". Une belle occasion pour (re)lire et (ré)écouter ce qui se classent aujourd'hui comme de superbes classiques de la poésie et de la chanson française.

Notice de l'éditeur

Après avoir purgé cinq ans pour un braquage commis avec son frère Fabien, Franck sort de prison. Il est hébergé par les parents de Jessica, la compagne de Fabien. Le père maquille des voitures volées, la mère fait des ménages. Et puis il y a la petite Rachel, la fille de Jessica, qui ne mange presque rien et parle encore moins. Qu’a-t-elle vu ou entendu dans cette famille toxique où règnent la rancoeur, le mensonge et le malheur ? Dans une campagne écrasée de chaleur, à la lisière d’une forêt de pins étouffante, les passions vont s’exacerber jusqu’à l’irréparable.