Dernier verre à Manhattan

dernier-verre-manhattanRetour en pleine guerre froide avec un Dernier verre à Manhattan. Et retour à la vie civile pour Walter, un ancien espion de la CIA, aujourd'hui plus guidé par l'amour pour une belle chanteuse de cabaret que par sa dévotion pour défendre son cher pays. Mais tout ne se passe jamais comme prévu, surtout lorsqu'on a choisi de se reconvertir comme enquêteur dans un grand cabinet de détectives privés.

Don Winslow, dans ce livre écrit dans sa période New-yorkaise en 1995 et juste traduit en français en 2013, s'exprime dans le même ton que celui que l'on trouve dans les aventures de Neil Carey (Cirque à Piccadilly, Au plus bas des Hautes Solitudes). Un ton détaché, un humour légèrement corrosif agrémenté d'un lot de belles expressions à découvrir, du "piège à miel" (ou comment recruter un informateur en l'attirant dans le lit d'une attirante personne du sexe opposé - ou pas) au fox-trot du dindon (ou la démarche de l'espion amateur apportant un message dans une boîte aux lettres).

Seule une petite longueur est à déplorer, pour les non-fans du football américain. Sinon le le livre coule comme du bon vin, ou plutôt comme un verre de whisky ou un dry-martini. Nous sommes à Manhattan, tout de même !

Notice de l'éditeur

Isle of Joy - Don WinslowNew York, 1958. Jadis, Walter Withers a bossé pour la CIA. De retour dans sa ville natale, il est devenu détective privé. Lors d’un cocktail donné à la veille de Noël par le sénateur Joe Kenneally et son épouse Madeleine, il est censé protéger celle-ci. En réalité, on le paie pour servir d’écran aux activités extra conjugales du futur candidat démocrate à l’élection présidentielle … Jusqu’au matin où la pulpeuse maîtresse du sénateur est retrouvée morte d’une overdose dans sa chambre du Plaza, réservée au nom de Withers… L’heure est venue pour l’ancien agent, s’il veut s’extraire de ce guêpier, de mettre à profit son expérience passée. Mais il n’avait pas soupçonné l’ampleur du traquenard à multiples facettes dont J. Edgar Hoover, patron du FBI, est l’un des acteurs menaçants.

Élégant, sexy, d’une violence feutrée et d’un humour désenchanté, ce roman d’espions « vintage » est un magnifique hommage au Manhattan de la fin des années 50, quand les boîtes de jazz du Village battaient leur plein.

Et l’on y découvre, derrière les paillettes et les coupes de champagne, l’impitoyable course au pouvoir d’un sénateur ambitieux.