Cartel - Don WinslowDon WINSLOW reprend le cours de l'histoire où il l'avait laissé avec La griffe du chien en 2004, avec le patron du cartel mexicain de Sinaloa, Adan Barrera, derrière les barreaux et son ennemi juré, Art Keller, ex de la DEA, en retraite au milieu du désert.

Mais les trafics de drogue entre le Mexique et les États-Unis ne se sont pas stoppés en 2004. Les cartels mafieux sont toujours là et ils sont plus actifs que jamais. Ils se livrent une guerre sans merci pour le contrôle des territoires, en particulier ceux stratégiques le long de la frontière et les ports.

Car c'est d'une véritable guerre dont il s'agit. Les cartels recrutent ou embrigadent, forment, arment et dirigent des hommes et des femmes qui deviendront de véritables soldats, capables de rivaliser avec n'importe quelle armée gouvernementale. La corruption est partout. Elle touche toute les classes sociales, du flic de la rue aux plus hauts fonctionnaires. Dans cette guerre, chacun choisit son camp, y compris l'armée, les fédéraux et les polices municipales. Les politiques jouent un cartel contre l'autre, en fonction de leurs intérêts immédiats et du calendrier électoral.

Au travers du duel entre Adan Barerra et Art Keller, c'est tout une période de l'histoire très proche du Mexique et de ses relations avec les USA qui nous sont décrites. Si le trafic de drogue fait régulièrement la une de l'actualité à l'occasion d'une saisie ou d'une arrestation importante, les conséquences pour les populations locales ne sont que rarement évoquées.

Don WINSLOW n'a pas eu à chercher loin son inspiration. La majorité des événements présents dans son ouvrage on eu lieu. Les cartels de Sinaloa, du Golfe ou de Juarez, les Zetas existent bel et bien, les kidnapping et les rackets de masse aussi, de même que les dizaines de milliers de morts, dont une grande partie ne sont coupables que de vivre dans des villes ou des vallées convoitées par les trafiquants.

Malgré sa forme romancée, Don WINSLOW n'épargne rien au lecteur, de la barbarie quotidienne avec ses décapitations et ses exactions multiples à la politique pragmatique des états et des multinationales vis à vis de ce fléau. Au final, chacun y doit trouver son compte et faire en sorte que l'économie tourne et que les apparences soient sauves. Heureusement, quelques réactions donnent de l'espoir, comme les révoltes des femmes ou les mobilisations des populations pour expulser de leurs régions les cartels.

A lire sans hésitation. A relever les citations en tête de chapitres, dont celles de Murielle BARBERY (L'élégance du hérisson) et Jacques PREVERT (Les enfants du paradis) !

Notice de l'éditeur

cartel-vo« Le Guerre et Paix des romans sur la drogue. » James Ellroy

Dix ans après La Griffe du chien, Don Winslow revient avec un livre encore plus fort sur la montée en puissance des narco-empires.
2004. Adan Barrera, incarnation romanesque d’El Chapo, ronge son frein dans une prison fédérale de Californie, tandis qu’Art Keller, l’ex-agent de la DEA qui a causé sa chute, veille sur les abeilles dans un monastère.
Quand Barrera s’échappe, reprend les affaires en main et met la tête de Keller à prix, la CIA et les Mexicains sortent l’Américain de sa retraite : lui seul connaît intimement le fugitif.
La guerre de la drogue reprend de plus belle entre les différentes organisations, brillamment orchestrée par Barrera qui tire toutes les ficelles : la police, l’armée et jusqu’aux plus hauts fonctionnaires mexicains sont à sa solde. Alors que la lutte pour le contrôle de tous les cartels fait rage, avec une violence inouïe, Art Keller s’emploie à abattre son ennemi de toujours.
Jusqu’où ira cette vendetta ?